alterlibriste - Mot-clé - FirefoxUne vision du monde libre parmi d'autres2020-06-01T10:11:29+02:00Faburn:md5:0e59eededd92fa4d8bf31199ce2cb587DotclearQue reste-t-il du logiciel libre ? Nous !urn:md5:9039daa0412e534f88c0108018f7f1702018-06-18T18:42:00+02:002018-06-18T18:42:00+02:00alterlibristeFirefoxFramasoftplanet-librepodcastvie privée<p><img src="https://openwashriveira.files.wordpress.com/2015/07/cropped-openwash11.jpg" alt="" /></p>
<p>Malgré mon relatif silence de ces derniers mois, je continue à écouter des podcasts et impossible de ne pas réagir à l’émission Du grain à moudre passée sur France Culture, intitulée "<a href="https://www.franceculture.fr/emissions/du-grain-a-moudre/que-reste-t-il-du-logiciel-libre">Que reste-t-il du logiciel libre ?</a>"</p> <p>Commençons par dire qu’une analyse en a déjà été faite par <a href="https://cyrille-borne.com/pluxml/index.php?article168/tomber-se-relever-recommencer">Cyrille</a> ; je reprends son analyse en intégralité, car elle est perdue au milieu de beaucoup d’autres choses :</p>
<blockquote><p>C’est assez terrible, c’est presque douloureux. Les intervenants sont Amaelle Guiton Journaliste à Libération, Bernard Ourghanlian directeur Technique et Sécurité à Microsoft France, et Pierre-Yves Gosset délégué général de Framasoft. C’est terrible parce que lorsque Bernard Ourghanlian explique que le logiciel libre a gagné, parle avec facilité de l’époque propriétaire de Microsoft comme étant révolue, évoque le cloud, on a tout à fait compris que ce n’est pas le libre qui a gagné mais Microsoft. C’est terrible parce qu’Amaelle Guiton met le doigt exactement là où ça fait mal en rappelant que les libristes étaient tous sur Github et que gueuler parce qu’une plateforme propriétaire est achetée par une autre boîte propriétaire c’est tout simplement ridicule. C’est terrible parce que le message de PYG qu’il essaie de placer au niveau philosophique ne passe pas, parce que lorsque le journaliste qui se met dans la position de celui qui ne sait pas fait remarquer que d’utiliser un logiciel propriétaire avec du suivi, du service, c’est franchement plus rassurant, il n’y a rien à répondre. C’est terrible parce qu’on comprend que le logiciel libre a remporté la guerre technique à savoir qu’un code confronté à un ensemble de personnes, interne au projet ou extérieur c’est la meilleure manière de renforcer le code, mais que les idées qui sont derrières sont soufflées au profit de l’efficacité. C’est terrible parce que l’émission est tellement pointue qu’il n’y a que ceux qui connaissent le sujet qui peuvent la comprendre, ce sentiment de plus en plus palpable que l’informatique s’éloigne de l’utilisateur final quand le ministère de l’éducation nationale fantasme une nation de développeurs.</p></blockquote>
<p>Cyrille s’ennuie un peu dans sa tour d’ivoire de blogueur abandonné par tous (moi y compris), il ne m’en voudra donc pas de le titiller un peu et de reprendre les critiques qu’il aime poser sur les billets de <a href="https://www.blog-libre.org/auteurs/cascador/">Cascador</a> à savoir un manque de profondeur dans l’analyse. Par ailleurs, Microsoft ne parle jamais de logiciel libre mais d’open source (et encore, pas open pour tout le monde, sinon ça se saurait). Sinon, je partage son point de vue catastrophique du résultat de cette émission, mais il faut pousser plus loin l’analyse.</p>
<p>On avait une très bonne journaliste qui connait le milieu hacker (mais parle malheureusement de Richard Stallman au passé) et une pointure du milieu associatif légitimé par les nombreuses actions de Framasoft face à un seul représentant du monde propriétaire ; ils auraient pu n’en faire qu’une bouchée et pourtant même avec un animateur compatissant envers le logiciel libre, ils se sont tollés comme pas permis. D’abord en restant peu compréhensibles envers le grand public et ensuite en n’abordant pas les points cruciaux et fondamentaux de l’intérêt du libre vis-à-vis du propriétaire lavé à la lessive open source.</p>
<p>Il faut dire que le gars de chez Microsoft avait préparé ses cartouches et sachant qu’il serait attaqué, a joué finement le côté pacifiste enthousiaste, on a été des méchants, mais on est devenu gentil. Personnellement, le sujet Github, je m’en balance complètement sachant que je ne suis pas codeur et qu’il y a eu un précédant avec SourceForge. Comme le dit bien Amaëlle Guiton, difficile de comprendre pourquoi les développeurs continuent à se centraliser dans des structures propriétaires. Ce n’est donc ni le premier, ni le dernier événement de ce genre.</p>
<p>Par contre, dans sa grande amabilité, le gars de chez Microsoft a donné la raison pour laquelle ils ont mis autant d’argent sur une structure si peu rentable. Ils ont loupé le tournant de l’informatique mobile, ils reconnaissent que leur OS est trop pourri pour les serveurs au point de préférer utiliser du Linux, ils ont vu arriver les réseaux sociaux sans comprendre ce qui arrivait mais c’est bien là qu’ils ont choisi d’attaquer. Laissant à Facebook et Google tous les aspects vie privée et monétisation des données personnelles pour le marketing, ils misent désormais tout sur les profils professionnels (rachat de LinkedIn) et les compétences de développement grâce au vivier représenté par GitHub. Comme il le dit, l’important ce n’est pas le code mais les interactions entre les développeurs et le fait que la plate-forme est devenue pour eux plus parlante qu’un CV par leurs participations et commits sur différents projets. Ils sont pris au piège s’ils veulent avoir un avenir professionnel dans le milieu. Et que les libristes à la petite semaine s’en aille en fulminant, il n’en a cure, ceux-là ne travaillent de toute façon pas pour des projets <em>bankable</em>.</p>
<p>Mais revenons au sujet du débat, que reste-t-il au logiciel libre ? Quand l’animateur rétorque aux libristes que certes c’est difficile de quitter Windows par le poids des habitudes, mais alors, il est aussi difficile de quitter un logiciel libre comme Firefox si on s’y est trop habitué, il aurait pu être pertinent de dire que pas tant que ça puisque Chrome a tout balayé sur son passage et surtout, il aurait été intéressant de parler d’interopérabilité. Quitter un logiciel propriétaire, c’est aussi difficile parce que les formats sont fermés et c’est bien pour ça que la suite Office de Microsoft reste la référence en entreprise.</p>
<p>Enfin, pourquoi ne pas parler de la liberté des données quand les géants du web vantent les bienfaits du cloud. On nous vend du service tout en gardant nos données qu’on leur donne bien volontiers et sans possibilité de redevenir acteur de ce qui nous appartient. Comment est-ce possible que des défenseurs aguerris du logiciel libre n’est pas pu au moins évoquer ces avantages même s’ils ne sont pas forcément à la portée de tous ?</p>
<p>Bref, une émission malgré tout très instructive pour les connaisseurs puisqu’elle renseigne sur les intentions de l’<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Openwashing">openwashing</a> tout en mesurant la faible capacité de réaction en face.<br />
Mais avant de vouloir sauver le monde, si on laissait déjà ceux qui sont motivés se sauver eux-mêmes ?</p>Perspective critiqueurn:md5:260c771c57bd4b6bbae3bb30c85f02e12017-08-09T11:25:00+02:002017-08-09T11:25:00+02:00alterlibristeLogiciels libresFirefoxMozillaplanet-libre<p><img src="http://www.zdnet.fr/i/edit/ne/2017/08/Firefox57-620.jpg" alt="" /></p>
<p>Je vais revenir sur <a href="http://alterlibriste.free.fr/index.php?post/2017/07/31/Dans-le-doute-abstiens-toi">mon article de la semaine dernière</a> pour repréciser l’objet de ce billet aux défenseurs de panda roux qui ont laissé des commentaires.</p> <p>J’essayais d’aller plus loin que l’analyse de mes confrères blogueurs sur l’analyse de l’avenir plus ou moins radieux de Firefox en notant principalement que par manque de concurrence, les développeurs web n’allaient bientôt ne tester que sur Chrome utilisé par la quasi-totalité des utilisateurs. Je donnais pour exemple le site de demande de carte de transport de mon agglo pour lequel je n’ai pas eu d’autre solution que de passer par Chrome (j’avais oublié de préciser que le standard téléphonique d’assistance sonnait dans le vide).</p>
<p>La plupart des commentaires sont repartis sur le sempiternel argument de la performance pas si mauvaise (voire meilleure) de Firefox. Où ai-je écrit que Firefox était moins bon ? J’ai juste dit que c’était un des arguments de ceux qui passaient à Chrome, ce qui n’est pas mon cas, et j’ai bien précisé que ce n’était pas la priorité pour moi, qui est d’abord le respect de ma vie privée et la possibilité de me laisser régler le maximum de paramètres comme je l’entends en plus que ce soit libre bien évidemment.</p>
<p>Et donc dans son dernier commentaire, Tranche m’invite à installer la dernière version de Firefox et faire remonter ce qui ne fonctionne pas à l’équipe. Encore une fois, je n’ai pas déploré le fait que le navigateur soit (plus) mauvais (qu’un autre), mais qu’il arrivait que des sites ne fonctionnent pas. Sachant que tester ou remonter des informations ne seront jamais des actions faites par la plupart des utilisateurs qui iront sans poser de question sur l’outil qui marche (même s’il bouffe des données à tous les repas), j’ai téléchargé la dernière version en nigthly (57) dont <a href="http://www.zdnet.fr/actualites/firefox-contre-attaque-prends-garde-a-toi-google-chrome-39855812.htm">on nous annonce qu’elle pulvérisera tout sur son chemin</a>.</p>
<p>J’ai d’abord voulu reprendre la version que j’utilise (52ESR) afin de voir où ça bloquait et faire le test en parallèle. Oh, surprise, depuis la dernière fois le site a été corrigé et fonctionne (faut croire qu’il y a quand même encore quelques utilisateurs de Firefox et que l’anomalie a pu être remontée un jour où l’assistance n’était pas en vacances). Cela confirme mes dires et craintes : le jour où Firefox ne sera plus assez utilisé, les sites ne seront plus tous compatibles, ce qui est problématique lorsque les démarches sur internet deviennent obligatoires.</p>
<p>Mais revenons à la Nightly build dont Tranche me dit que l’utiliser, c’est l’adopter, et qu’une nouvelle version toutes les six semaines, c’est merveilleux pour la dynamique d’un projet et sa sécurité. Il faut préciser ici que je suis convaincu par Debian Stable (même si d’autres choix sont respectables) parce que je veux que mon outil de travail fonctionne sans modification (qui sont parfois mieux mais aussi moins bien quand ça ne marche plus) pendant au moins un an. Pour les mêmes raisons, j’utilise donc la version ESR de Firefox.</p>
<p>Autant je n’ai rien contre les mises à jour de sécurité que j’applique aussi rapidement que possible (et qui s’appliquent aussi sur les outils stables), autant changer un truc de droite à gauche pour qu’il passe ensuite au milieu et revienne finalement à droite, ça me gonfle. Et là, comme par magie, on retrouve du Firefox au look d’avant Australis avec les onglets carrés. Perso, je m’en fous un peu, ça ne changera rien à ma navigation, mais il y a quand même des gens très intelligents qui disent à un moment qu’il faut tout faire pour ressembler à Chrome et quelque temps plus tard, que c’est quand même mieux de garder son identité.</p>
<p>2 pas en avant, 1 pas en arrière, ça ne m’intéresse pas. Je veux un truc constant auquel on n’a pas à se réhabituer en permanence et surtout qui ne me casse pas les outils dont j’ai besoin (une bonne moitié des quelques modules que j’utilise non compatibles avec le multi-processus, ça va faire mal dans les chaumières). Si je décide de passer à une version supérieure (que ce soit de distro, de bureau ou de navigateur), c’est parce que je sais ce qui m’attend, il y a bien sûr toujours des améliorations, des gains de performances ou d’ergonomie mais aussi des choses qui vont changer et d’autres qui ne vont plus marcher et qu’il faudra remplacer. Pour cela, je veux être préparé, avoir testé et décider l’upgrade quand je suis prêt.</p>
<p>Revenons quand même à la fin des commentaires. Comme j’intitulais mon billet <em>“Dans le doute, abstiens-toi”</em> (sous entendu, dans le doute que Firefox ne soit pas à la hauteur, abstiens-toi de lui planter un coup de couteau dans le dos), on me dit que dans ma grande ignorance technique de ce qu’il y a sous le capot, je ferais mieux aussi de m’abstenir. Une forme de <a href="http://m.memegen.com/8u8cgt.jpg">tagglisation</a> qu’aurait apprécié <a href="https://cyrille-borne.com">Cyrille</a> à qui je dédie ce billet parce qu’il vient à nouveau de suicider son blog sous la pression d’une trop grande audience. Donc si on avait un moteur de course monté sur une voiture mal finie ou dont les options seraient incohérentes, en tant que conducteur, on n’aurait qu’à la fermer parce qu’on ne sait pas apprécier ce qu’il y a sous le capot. Soit.</p>
<p>Ce qui me gêne ici, et quelques autres partageront mon avis, c’est que l’on n’a pas le droit de critiquer le libre (et j’entends ici, la critique en tant qu’analyse des points positifs et négatifs, pas du bashing). De tout mon article, je ne cesse de répéter, qu’hors de Firefox, point de salut mais que Mozilla fait parfois des erreurs et c’est tout juste si je ne suis pas un traître à la cause qui fait plus de mal que de bien.</p>Dans le doute, abstiens-toiurn:md5:ee2494688a25446473df75c2a8798dd62017-07-31T23:46:00+02:002017-08-01T08:33:02+02:00alterlibristeLogiciels libresFirefoxhumeurMozillaplanet-libre<p><img src="http://www.winmacsofts.com/wp-content/uploads/2014/04/nav.gif" alt="" /></p>
<p>Revenons sur le <a href="https://www.blog-libre.org/2017/07/28/comme-un-doute">billet de Cascador</a> repris et approfondi par Cyrille qui de ses travers de prof lui accorde un 12 alors qu’il ne mérite pas la moyenne. Car le 12 est accordé sur l’analyse qui ne va pas assez loin (mais une suite est promise), alors que l’attitude est digne d’un cancre.</p> <p>En résumé, nous avons un libriste plutôt convaincu qui nous annonce sur fond d’annonces apocalyptiques sur la fin <del>du monde</del> de Firefox que, de toutes façons, s’il venait à être vraiment moins performant que la concurrence, il n’hésiterait pas longtemps. Et pourtant de se défendre dans les commentaires que s’il disparaissait, ce serait la mort dans l’âme qu’il installerait Chrome de force.</p>
<p>C’est à se demander si le doute n’est pas à immiscer dans l’esprit des gens afin de n’être pas le seul à retourner sa veste le moment venu.</p>
<p>D’un autre côté, <a href="https://cyrille-borne.com/article4257/sans-aucun-doute">Cyrille nous dit</a> que c’est avant tout pour la gratuité qu’on utilise du libre et d’interroger notre rapport à l’argent. Il se demande si on est prêt à contribuer ou pas et de quelle manière (code, contribution, débogage, financement…). Lui est prêt à utiliser si c’est gratuit tant qu’il ne serve pas de pigeon (données, liberté…).</p>
<p>Le sujet passionne et les commentaires fusent arguant notamment qu’il n’y a pas que Firefox et Chrome et qu’un tas d’autres petits navigateurs peuvent faire le job si Firefox devaient définitivement décliner.</p>
<p>Si Cyrille va plus loin, enfin dans plus de directions (mais je ne suis pas qualifié pour lui donner une note), il reste encore pas mal de facettes qui n’ont pas été abordées.</p>
<p>Pour résumer ma situation personnelle, j’ai toujours fui Internet Explorer pour Netscape et naturellement, j’ai adopté Firefox depuis sa sortie et sans défection envers lui, la réciproque n’étant pas toujours vraie, j’y reviendrai. Un navigateur qui ne dépende pas d’un gros monopole logiciel (que ce soit Microsoft ou Google) est pour moi indispensable pour garantir une navigation libre et un internet sain. Le parallèle entre ces deux monstres peut être mené plus loin puisque ils s’imposent tous les deux de manière plus ou moins forcée en profitant d’être installés par défaut ou en forçant la main de l’utilisateur peu attentif.</p>
<p>D’ailleurs, tout le monde ne cesse de parler de la montée de Chrome en présentant l’argument de la performance alors qu’une bien petite partie d’utilisateurs le choisit pour cela, mis à part les geeks qui cherchent l’outil le plus puissant. On a parlé d’une installation plus ou moins forcée, beaucoup de monde oublie aussi que le mobile a dépassé le desktop en volume de consultation web et ne cesse d’augmenter ; comme par hasard, Android étant majoritaire, c’est Chrome qui est le navigateur par défaut, CQFD. Les gens ne choisissent pas Chrome, ils sont sur Android. Sur PC, pas sûr que beaucoup fassent la différence mais si c’est la même icône que sur le téléphone, c’est plus facile à trouver.</p>
<p>Je pense que le débat sur le choix du navigateur concerne une minorité de gens, et nous ne représentons qu’une petite goutte d’eau qui ne changerait pas grand-chose aux chiffres. La question a se poser, c’est pourquoi nous, on a choisi Firefox ? Certains s’accrochent à leur extension favorite qui risque de disparaître, pourquoi pas ? Mais c’est un peu faible. Moi, c’est parce que pour l’instant, il me semble que mes données ne les intéressent pas et qu’ils me laissent paramétrer mon navigateur comme je l’entends et surtout bloquer la pub. Quand bien même Chrome serait deux fois plus rapide, si mes données sont traquées et que je suis abreuvé de messages sponsorisés ou publicitaires, c’est sans moi.</p>
<p>Le problème, c’est que Mozilla, qui est quand même une fondation, a pris une attitude de start-up ou de n’importe quel géant du web : il faut de la poudre aux yeux, une nouvelle version toutes les 6 semaines, des projets qui marchent vite, les autres on les abandonne en route (RIP Firefox OS), des locaux à prix exorbitants en plein Paris, des tentatives pour gagner de l’argent (divers moteurs de recherche un peu indiscrets, Pocket, du <a href="https://linuxfr.org/users/antistress/journaux/polemique-concernant-le-recours-a-google-analytics-sur-la-page-about-addons-de-firefox">Google qui se cache dans les coins</a> …), des tentatives inespérées pour courir derrière Chrome avec bientôt du <a href="http://homputersecurity.com/2017/07/24/comment-desactiver-le-prechargement-des-urls-sur-firefox/">préchargement de pages</a> alors qu’on n’a rien demandé… n’en jetez plus, on va m’accuser de Mozilla bashing. Parce que oui Mozilla déçoit le libriste, avec Firefox OS, plein de gens enthousiastes soutenaient cette entité en espérant avoir accès à un internet plus libre depuis des appareils mobiles. Nous avons été quelques uns à succomber aux sirènes alors que nous résistions encore aux appels de ces petites machines sous prétexte qu’elles n’étaient pas libres. Bravo, cela a fait plus d’utilisateurs maintenant sous Android (plus ou moins castré pour se donner bonne conscience, <q>“mais cette appli-là, ce n’est pas négociable”</q>). Alors, oui la confiance est rompue, de Mozillien convaincu, je suis devenu très méfiant vis-à-vis de toute nouvelle annonce.</p>
<p>En plus d’avoir déçu ceux qui défendaient la cause, maintenant certains se sont retournés contre elle et bientôt recommanderont Chrome pour tel ou tel avantage technique. Et bientôt, comme un <a href="http://www.numerama.com/tech/238172-mark-shuttleworth-voir-des-gens-brillants-faire-des-choses-brillantes-grace-a-ubuntu-cest-ma-fierte.html">Mark Shuttleworth reprochant aux libristes de troller</a> et d’être à l’origine de l’échec de Mir ou Ubuntu Touch, Mozilla nous reprochera de ne pas les avoir soutenus et d’être à l’origine de sa faillite. Mais nous n’avons pas demandé Pocket, d’intégrer les DRM, de précharger les pages ou que sais-je. Nous voulons naviguer tranquillement sur un web non pollué et sans être espionné par les sites que l’on visite. C’est tout ! Bien sûr, c’est quand même mieux si ça ne prend pas trois plombes, et surtout si ça marche.</p>
<p>Et c’est là que le bât blesse et pourtant je ne vois jamais ce type d’argument. Il arrive que certains sites fonctionnent mal ou pas du tout avec Firefox. Bien sûr, à trop protéger son intimité, on se crée parfois des barrages, un adblock qui empêche le chargement, bon le site nous dit qu’il faut le désactiver, à chacun de savoir s’il continue ou pas. Plus gênant, lorsque l’on empêche de transmettre les Referer (savoir d’où l’on vient), certains sites ne fonctionnent pas, celui de ma médiathèque par exemple qui ne charge pas tout (va savoir pourquoi), j’ai eu du mal à en trouver la cause. Pire, mon gamin qui va entrer en 6ᵉ a besoin d’une carte de bus qu’on ne peut faire qu’en ligne sur le site de la compagnie de bus de l’agglomération.</p>
<p>Ici, je vais faire un petit aparté (ce billet va être long, Cascador risque de s’endormir). À la maison, c’est moi qui décide de ce qui tourne sur les appareils électroniques, la plupart des trucs proprio sont éjectés manu militari. Donc forcément, j’ai droit à des souhaits du genre : j’aimerais bien avoir cette appli, ce jeu, accéder à tel service, etc. Souvent, je dois me résoudre à répondre <q>“Ça ne marche pas sous Linux”</q>, mais je fais quand même mon maximum pour trouver des alternatives ou des moyens détournés ; je dois quand même dire que je ne m’en sors pas trop mal et que la situation a (avait ?) tendance à s’améliorer (Flash va mourir, c’est promis). Mais dans le cas de la carte de bus dont ma femme a essayé de s’occuper, j’ai quand même eu droit à un <q>“Parfois, j’aimerais quand même être sur un système normal”</q>. Le problème, c’est que ça ne venait pas du système mais du site car si tout le monde est sur Chrome, pourquoi s’embêter à coder quelque chose de compatible avec d’autres navigateurs ?</p>
<p>J’ai toujours au moins un navigateur alternatif installé pour les cas de sites qui ne répondent pas à mon Firefox un peu protégé et pourtant, je n’ai que 3-4 plugins (anti-pub, cookies, referer) alors que certains bloquent tout y compris les scripts. J’essaye donc sur Midori ou Qupzilla, des projets un peu à la ramasse au niveau innovations et périodicité de releases sans compter que c’était sous Jessie, donc des navigateurs datant de plus de deux ans. Pour créer cette carte de bus, avec Firefox ESR (enfin j’ai dû en essayer au moins 3 versions, y compris celle de Firefox OS) bloquait à la 2ème étape sur 5. On clique sur suivant et rien ne se passe. Eh bien avec le vieux Qupzilla, seule la validation finale bloquait. La mort dans l’âme, j’ai donc installé Chromium et c’est passé comme une lettre à la poste. C’est là où l’on va. Nous n’aurons plus le choix parce que les sites seront prévus pour un seul navigateur (disons deux avec Safari pour les utilisateurs plus riches).</p>
<p>Bien sûr qu’à défaut de Firefox, je me rabattrai sur le premier fork venu ou sur un dérivé le plus libre possible mais jusque quand aurons-nous encore le choix de naviguer sur autre chose que sur un truc propriétaire à l’affût de nos données et souhaitant nous <a href="http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2017/04/20/32001-20170420ARTFIG00149-google-songe-a-bloquer-certaines-publicites-dans-son-navigateur-chrome.php">montrer toutes les pubs qu’il souhaite</a> ? <br />
En tout cas, ce jour-là je pourrai dire sans aucun doute que mon internet est mort. <br />
En attendant, j’essaie encore de le garder sous respiration artificielle, faire douter de Firefox, c’est presque l’euthanasier.</p>