Installation de Debian sur mon ASUS X751L

Suite de mes aventures avec mon nouveau notebook avec cette fois la partie installation.

Le premier réflexe qu’il faut avoir pour installer une distribution GNU/Linux sur une machine est d’essayer de faire tourner une version live pour voir s’il n’y a pas de gros blocage matériel. Ca ne coûte rien en temps d’installation et ça donne une bonne idée du résultat. C’est donc ce que j’ai fait avec un live de Debian Jessie et de LMDE Betsi, mes deux chouchoutes du moment, sachant que je préfère prendre l’originale et la configurer à ma sauce pour avoir les mêmes fonctionnalités que la seconde (Cinnamon+Debian Stable+lecture des supports multimédia).

Les live se lancent sans problème, les différents composants semblent reconnus et on peut surfer ou lire une vidéo sans problème ; seul le touchpad n’est pas au top car on ne peut pas faire de scrolling. C’est donc parti pour une installation de Jessie en mode UEFI qui se déroule sans accroc. Après installation, au démarrage ou après une installation en ligne de commande, quelques warning nous font comprendre que certains composants matériels nécessitent leurs firmware proprio pour être au mieux de leur forme (en l’occurence les paquets firmware-realtek et firmware-atheros pour les cartes wifi et réseau).

Là où ça se complique un petit peu, c’est lorsque l’on se penche sur les cartes graphiques. Comme je le disais dans le billet précédent, j’ai choisi un modèle avec une carte graphique nVidia, mais il y a aussi une carte Intel intégrée. Pour pouvoir faire tourner des jeux, il faut donc passer sur le pilote nouveau ou nvidia alors que par défaut, c’est le pilote intel qui tourne et que les cartes ne peuvent pas être désactivées via le BIOS.

Je vous passe les différents essais et tentatives de bidouillages de xorg.conf comme à la bonne époque de mes débuts sur Linux qui me ramenaient irrémédiablement en mode console. Un petit aparté malgré tout sur une tentative d’installation de Linux Mint qui pour tourner en live nécessite un bidouillage dans le BIOS (du genre désactivation du fastboot ou un truc comme ça) et qui une fois installée permet de gérer le matériel en mode graphique sauf que la procédure se solde par un beau plantage qui m’a complètement scratché mon installation ; je n’ai pas essayé de comprendre et suis revenu à la ligne de commande sous Debian. Comme quoi, Ubuntu n’est pas forcément la panacée de la reconnaissance matérielle.

Bref, après quelques essais infructueux et à force de lecture sur les forums et dans les documentations, j’ai compris que j’avais à faire à la technologie Optimus dont j’avais entendu parlé (comme étant parfois problématique) mais pensant qu’il s’agissait de certaines cartes. En fait, le principe est simple et plutôt intéressant sur le papier : les portables dotés d’une carte graphique intégrée l’utilisent par défaut afin de limiter leur consommation, pour moins chauffer, faire moins de bruit de ventilation et augmenter leur autonomie pour tous les besoins courants (et concrètement, j’ai réellement un PC ultra silencieux et disposant de plus de 4 heures d’autonomie de travail) ; seuls les gros besoins en accélération graphique (comme les jeux) font passer l’ordi sur la carte graphique nVidia. Résultat des courses, forcer le PC à utiliser les pilotes nouveau ou nvidia se soldent par une perte de l’interface graphique qui doit passer par ceux d’Intel. Pour gérer ces autres pilotes, il faut passer par Bumblebee et lancer l’application que l’on veut accélérer en la précédant de la commande optirun. Pour les détails, je vous renvoie à la doc Debian.

Une fois cela compris, il reste le problème du touchpad et quelques bugs graphiques sous Jessie alors que le passage par Mint semblait ne pas avoir ces problèmes ; ayant vérifié qu’il n’y avait pas d’autres pilotes spécifiques installés, il y avait de forte chance que ce soit le noyau plus récent qui réglait le problème. Un peu de lecture m’avait d’ailleurs fait comprendre que le touchpad Elantech n’était en effet pas reconnu par les noyaux un peu anciens, qu’il y avait un moyen de les patcher mais ma tentative n’a pas été concluante, j’ai peut-être loupé quelque chose. Bref, comment rester sous Debian en ayant un noyau plus récent ? En passant à testing ou à Sid tout simplement. (EDIT : on peut aussi utiliser les backports d’après le commentaire de Yann)

Sur le principe, être en version de développement ne me dérange pas trop surtout que sous Debian, ce n’est pas d’une grande instabilité et que le PC ne sera pas le poste de travail principal. Ce qui m’embête un peu plus, ce sont les dizaines de paquets de mises à jour hebdomadaires (surtout à cause de la vitesse de connexion) mais d’un autre côté, je profite d’une version plus à jour de Cinnamon qui se fait un peu ancienne sur la branche stable, la plupart des autres logiciels dont j’ai besoin ont des versions backportées. Je me suis donc branché sur Stretch avant l’heure afin de pouvoir profiter au mieux de mon matériel.

J’ai tout configuré à mon goût, il reste à voir à l’usage si tout continue pour le mieux dans le meilleur des mondes possible.

Haut de page