Comment s'informe-t-on sur ce qui nous plaît ?

Lorsqu’un sujet nous intéresse, nous voulons en savoir plus sur les actualités qui le concernent, ce qui se dit dessus. Ceux qui veulent être le plus au courant voudront tout savoir, d’autres les parties qui les concernent le plus.
Ce billet a pour objectif de s’interroger sur la façon dont on fait notre veille sur ces sujets afin de faire le tour des différents moyens individuels ou collectifs et de l’évolution apportée par le numérique.

Avant internet, lorsqu’on avait une passion, il n’y avait pas des tonnes de moyens d’en savoir plus : faire partie d’un club ou groupe informel pratiquant la même activité et suivre la presse spécialisée étaient à peu près les seuls moyens de se tenir informé. Quand l’objet de la passion était suffisamment grand public, les grands médias pouvaient éventuellement offrir des reportages ou retransmissions d’événements.

Mais l’arrivée d’internet a changé la donne. Avec dès le départ des newsgroups et des forums, on a pu faire échanger sur des tas d’activités différentes et créer des communautés. S’en sont suivis les blogs, sites spécialisés d’informations puis les Planet, Shaarli, Reddit ainsi que tous les réseaux sociaux qui permettent de suivre des sujets, tags, personnes, etc.

Les forums permettent plus l’échange, l’entraide, le partage, la demande de conseils mais pas a proprement parler des apports d’informations.
Ces informations sont plus spécifiquement sur les sites de presse spécialisés mais selon leur cible (plus ou moins grand public) et leur modèle économique (financés ou pas par la pub et les placements de produits) les articles seront plus ou moins intéressants et pertinents.
D’un autre côté, les blogs indépendants, qui, s’ils ne sont pas biaisés par l’appât du gain, le sont par l’avis personnel et l’ego de leurs auteurs. En outre, ils peuvent dire tout et n’importe quoi, sur des informations vraies ou des rumeurs et surtout avoir un angle d’analyse intéressant ou pas.
Et tout ce qui se dit sur le sujet de notre intérêt se situe entre ces deux extrêmes (blog qui grossit et veut se professionnaliser, association de blogueurs, sites d’information associatifs, sites de presse indépendant, ...).

Alors comment les trouver d’abord et faire le tri ensuite ?

En général, le premier réflexe, c’est le moteur de recherche qui va nous amener sur les sites les plus actifs et les plus populaires. Parmi ces sites, des "méta-sites" qui regroupent les sources d’infos les plus intéressantes. Aux hasards de ces premières recherches, on tombera peut-être sur un site qui nous plaît plus particulièrement et on y reviendra régulièrement, peut-être en mettant son adresse dans nos favoris, peut-être en le retapant dans le moteur de recherche.
Bon, on va dire que c’est une méthode digne du siècle dernier mais qui a encore cours.

La deuxième façon de faire, plus moderne mais déjà désuète, c’est de trouver des liens vers des sources intéressantes dans un domaine particulier que l’on peut trouver dans les partages de liens Shaarli, SeenThis, Reddit et autres.

Et enfin, la méthode reine de maintenant, on suit des tags ou des personnes sur les réseaux sociaux et on voit défiler les infos qui tombent sur sa timeline.

L’inconvénient de la première méthode, c’est que l’on ne trouve pas de nouvelles sources d’informations, celui de la deuxième, c’est que le tri est fait par d’autres et enfin la troisième nous soumet que les informations les plus populaires.

Pour qu’une veille soit efficace, elle doit combiner plusieurs moyens pour :

  • que les sources que l’on apprécie se retrouvent toujours dans notre stock à lire
  • que les articles qui passent puissent être mis de côté ou retrouvés facilement si on n’a pas le temps de les lire tout de suite
  • pouvoir aller explorer de nouvelles sources à partir de liens dans les articles ou de commentateurs afin de pouvoir les suivre si elles nous intéressent.

Mais là, il faudrait aborder les outils, choses que je ferai dans un autre billet.

Toujours est-il que les gros sites sociaux reproduisent le phénomène de passivité à laquelle nous étions contraint par la télévision en faisant tout pour nous garder au même endroit et en nous fournissant des quantités énormes d’informations mais pas celles que l’on a choisi.
Sûr que parfois un article arrivé par hasard aura suscité notre intérêt mais qu’en aura-t-on retiré, était-il réellement en relation avec notre passion, nous a-t-il amené à réfléchir, fait découvrir d’autres façons de penser ?
Si, oui, suivons la piste et gardons-là, mais le reste du temps, ne l’a-t-on pas perdu ?

A suivre

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