Ma réflexion est partie de cet article du Framablog (qui est une traduction de cet article en anglais). Il nous dit que les recommandations de YouTube favorisent largement les faits alternatifs (contrairement à une recherche directe sur le même site et plus encore sur Google). La faute n’incomberait pas aux algorithmes mais aux comportements des internautes qui aiment toujours mieux une explication alternative et complotiste à la réalité.
Je ne vais pas dire que cela m’étonne outre mesure mais il y a quand même de quoi s’interroger par rapport au niveau d’éducation actuel des populations. Avant, on avait les enseignants que l’on ne remettait pas trop en cause et les journalistes qui nous disaient quoi penser. Certes, ces derniers n’ont pas toujours dit toute la vérité et l’enquête est bradée sur l’autel de l’instantanéité et du sensationnel (après l’état d’urgence permanent, j’attends avec impatience les éditions spéciales permanentes, il n’y a qu’à voir comment les journalistes ont bavé une demi-journée dans l’attente d’une phrase de moins de 30 secondes pour nommer le premier ministre). Malgré tout, les journalistes ont quand même tendance à croiser leurs sources et à vérifier auprès de gens qui s’y connaissent que ce qu’ils disent n’est pas totalement faux.
De plus en plus de personnes s’informent désormais à partir de Facebook et de YouTube. Là, par contre, rien n’est vérifié et chaque version en vaut une autre pour quelqu’un qui n’a pas les connaissances et la culture pour trier le vrai du faux. Et on s’étonne que les fake news se généralisent ? Une petite illustration pour voir le niveau en math et en français (n’étant pas journaliste, je ne suis pas allé vérifier les sources mais on tombe assez facilement sur ce niveau d’analyse sur le web).
Chacun peut donc maintenant prétendre tout et son contraire puisque c’est passé à la télé sur internet.
Ça me fait penser à Michel Onfray, le philosophe qu’on aime détester (le Distrowatch de la philo), un troll de compétition qui adule ou décime quelqu’un sur un détail de sa vie, mais qui permet de remettre parfois en cause la pensée dominante. Il répète à l’envi depuis plusieurs années que pour beaucoup le réel n’a pas eu lieu. Pour le coup, on ne peut que lui donner raison, et ça va s’aggraver. Même les grandes personnalités politiques peuvent affirmer le contraire de ce qui s’est passé, Trump en tête et d’autres plus proches de nous par rapport à la rafle du Vél’d’hiv dont la France ne serait pas responsable (et personne pour lui dire que la France de son programme n’y verrait pourtant aucun inconvénient).
Ainsi, la moindre vidéo va pouvoir nous prouver que la terre est plate...
... mais tout va bien puisque le réel n’a pas eu lieu.
1 De Cyrille -
je tiens à signaler que ce schéma est véritable, le gouffre se trouve derrière le marché de la Paillade de Montpellier.
2 De -Fred- -
De grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités normalement.
Internet a donné un énorme pouvoir à tout un chacun. N'importe qui réaliser une action sur le réseau qui sera visible par potentiellement tout monde (typiquement, s'exprimer, ce qui est en soit une bonne chose). Les détenteurs de la parole publique ont perdu une partie de leur avantage.
Toutefois, ça ne tire pas le niveau vers le haut et si ceux qui pouvaient se faire entendre avant étaient globalement bien formés, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Ceux qui pouvaient se faire entendre avant l'avènement d'internet et du web avaient probablement plus conscience de leurs responsabilités que la masse qui a accès à l'outil aujourd'hui.
En fait, j'ai vraiment l'impression qu'en tant que "receveur" de l'information, il faut être mieux formé encore qu'avant pour la traiter car cette information n'est plus soumise à aucun vrai filtre en amont.