Comment j'ai failli tuer alterlibriste

Cela fait un peu plus d’un mois que je vois arriver ce 200ᵉ billet et cela m’interrogeait. Est-ce que ce blog a encore un sens ? Et si je le clôturais pour l’occasion ?

Ma décision était prise (le billet était prêt) et elle aurait était sans appel, les gros titres étaient déjà prévisibles : "la blogosphère n’en finit plus de mourir !", "le monde change, les gens aussi", "ce sont toujours les meilleurs qui s’en vont" (je m’emballe peut-être un peu là, non ?). Quoi qu’il en soit, il me faut être honnête envers mes lecteurs et leur expliquer pourquoi je souhaitais arrêter et pourquoi je ne l’ai pas fait.

Une chose est sûre, les activités et passions évoluent et le temps n’étant pas inépuisable, on le prend sur ce qui nous motive moins. Pour ma part, cela fait trois mois que je me remets sérieusement au sport (entre 30 min et 2 h par jour selon les activités) et je m’investis de plus en plus dans les podcastosphère (même si mon penchant n’est pas une nouveauté pour mes lecteurs assidus). Bref, j’épure un peu d’autres activités plus passives : j’ai déserté Diaspora*, je fais le ménage dans mes flux rss et survole la moitié des articles car plutôt que passer une heure par jour à prendre des nouvelles du monde du libre, je fais d’autres choses.

J’ai donc moins de visibilité (et d’attrait) sur tout ce qui se passe, ce que j’ai a en dire diminue aussi par le fait. Je bidouille moins aussi car j’ai trouvé les outils qui me conviennent et ne teste plus pour le plaisir. Encore une source d’inspiration en moins. Enfin, j’en ai marre de me résumer à mon activité libriste, mais je ne dois en vouloir qu’à moi-même, j’ai bâti ce pseudo et délibérément mis de côté tout autre aspect de ma vie privée.

Tout était donc réuni pour que j’abatte purement et simplement alterlibriste pour me tourner vers d’autres projets. Mais mon activité technologique reste très profondément libriste et j’essaie de faire survivre le Planet-Libre avec quelques irréductibles aussi motivés pour maintenir le projet en vie à défaut de le faire évoluer.

Et puis je participe à l’Apéro des Papas Manchots (l’épisode enregistré samedi sort cette semaine) et l’élément déterminant a été quand Morgan m’a dit que sur mon blog je racontais d’autres choses que dans les émissions. Il a donc encore une raison d’être. Et puis j’aime bloguer même si ça prend du temps, j’y exprime mes idées de façon construite et bien plus réfléchies qu’à l’oral. La parole, l’écriture et l’image sont un tout qui font une personnalité.

Mon inspiration restera basée sur les podcasts que j’écoute et mes expériences, mais il y a des chances pour que le contenu évolue peu à peu vers plus de choses personnelles, que Fabrice sorte de l’alterlibriste derrière lequel il se cache. D’ailleurs me voici :

Je suis et reste alterlibriste, mais je ne suis pas que ça.
Finalement, il n’est pas si mal ce 200ᵉ !

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