J’ai cette idée de billet depuis un moment mais il partait d’un constat un peu négatif que plusieurs personnes dont je suis le blog ou le podcast qui étaient très actives baissent le rythme ou se retirent suite à une embauche dans le domaine de leur passion. Ma conclusion aurait donc pu être qu’il est difficile de rester passionné par son activité professionnelle ou que lorsque l’on devient professionnel, on délaisse un peu le milieu amateur. Je ne pense pas que ce soit le cas.
Mais reprenons dès le début.
Mon propos va parler de l’activité libriste puisque c’est le thème principal de ce blog mais il peut être généralisé à toute activité (faudra peut-être que je pense à changer de blog ?). Lorsque l’on découvre un sujet, une activité, un sport qui nous plaît, on va essayer de s’informer au maximum sur le thème, on va apprendre beaucoup de choses et on va avoir envie de partager nos découvertes, nos astuces, nos façons de progresser ou résoudre des problèmes. Tant que l’on reste passionné, l’envie de faire vivre la communauté que l’on a intégrée va perdurer. Les propos ne seront peut-être pas toujours parfaitement justes ou optimisés par rapport à l’expertise que pourrait apporter un spécialiste ou un professionnel mais ils auront l’intérêt d’exister et de faire découvrir des choses aux autres.
Quelques circonstances vont pouvoir freiner l’élan vers ce partage :
- des conflits avec la communauté qui critique ce qui est partagé ; à voir dans ce cas si les propos étaient justes, si ce n’était pas des attaques plus que des partages constructifs, si on a une légitimité réelle ou si on doit simplement changer d’endroit pour partager.
- l’essoufflement de la passion par intérêt décroissant ou remplacement par d’autres activités/passions ; je suis clairement dans ce cas mais cela ne veut pas dire que l’envie de partager a diminué, elle s’est simplement déplacée et il y a peut-être moins à partager dans le domaine.
- l’augmentation de compétence dans la passion l’a transformée en activité professionnelle. On pourrait dire que c’est merveilleux et ça l’est probablement pour celui qui y parvient. Sauf que lorsque l’on fait déjà toute la journée une activité, on n’a plus forcément envie de parler de ça dans ses loisirs et surtout, le niveau d’expertise augmente et l’intérêt va se porter sur des points plus techniques et complexes que sur des généralités, des essais de nouveautés ou la philosophie générale du sujet.
C’est ainsi que peu de développeurs vont écrire des billets sur la philosophie du libre qu’ils pratiquent pourtant au quotidien et qui peut rester un objet d’admiration pour les béotiens qui vont la défendre avec plus de ferveur. De même, un adminsys qui s’est battu toute la journée avec une armée de serveur va difficilement s’émerveiller pour un nouveau service à installer sur son serveur perso. Si certaines personnes se reconnaissent, qu’elles se rassurent, ce n’est pas grave et surtout, si elles lisent ces lignes, c’est qu’elles sont encore intéressées par le sujet donc la passion est toujours là.
L’important est de rester plein d’entrain pour ce que l’on fait et ne pas hésiter à partager sur ce qui nous passionne car c’est ce qui rend les propos intéressants. Et surtout, pour les nouvellement arrivés dans cette passion, c’est le bon moment pour se lancer, car les plus anciens passent la main et il ne faut pas hésiter à saisir le témoin pour alimenter les autres passionnés.
1 De Cascador -
Yo,
Un bon article ;)
Tcho !
2 De Benjamin -
Bonjour,
Article très intéressant. Je suis exactement dans le point 3. J'ai la chance d'avoir fait de ma passion mon métier. J'ai démarré mon blog (generation-linux.fr) quand j'étais étudiant en info découvrant les logiciels libres. Pendant mes 3 années d'études, j'ai fait vivre mon blog presque tous les jours, j'écrivais tout le temps, je faisais des tonnes de découvertes et j'aimais les partager.
Puis est venu le moment de la vie active. Comme tu l'as si bien dit, je me suis spécialisé dans certains logiciels, mes découvertes n'intéressaient donc plus le grand public et après une journée de boulot, je passais mon temps libre à faire autre chose. J'ai donc presque arrêté mon activité de blog, je le regrette parfois.
Encore bravo pour ton analyse !
3 De -Fred- -
Bonjour,
A titre perso, je communique très (trop) peu, non pas par manque de passion mais parce que je doute simplement de l'intérêt objectif de mes contributions. En montant en compétences (c'est souvent l'effet de bord quand on se passionne pour un sujet quel qu'il soit), on devient probablement plus exigent sur ce que l'on produit, à plus forte raison si on en a fait son métier.
Depuis que j'en ai fait mon métier, je n'ai pas levé le pied côté perso, au contraire. Par contre, je diversifie énormément que ce soit sur la technique pure que sur ce qui donne à réfléchir. L'activité professionnelle n'est finalement qu'un sous-ensemble de ce qui peut me passionner et ne couvrira jamais l'ensemble (le job de rêve n'existe pas :D )
4 De Sima -
Bonjour,
Je reprends en copié/collé le début de Fred:"A titre perso, je communique très (trop) peu, non pas par manque de passion mais parce que je doute simplement de l'intérêt objectif de mes contributions."
J'essaie de partager au mieux sur certaines de mes passions, le logiciel libre et la protection des données. Ce n'est pas mon métier, j'ai la chance de faire un travail qui me plaît (un luxe de nos jours) mais je ne souhaite pas du tout en parler.
Il fût un temps où j'ai essayé de partager sur d'autres de mes passions et j'avais créé un deuxième blog pour partager sur les lieux culturels, expo, livres, sites touristiques... que je trouvais particulièrement intéressants mais peu médiatisé.
Ce fût trop lourd, résultat j'ai tout laissé tomber pendant quelques années
Puis j'ai recréé en 2015, sous le même nom, celui partageant modestement sur le libre "Sima78".
Je pense qu'on ne peut pas partager sur tout ce que l'on souhaiterait, il faut essayer de se centrer sur l'une ou quelques de nos passions.
Très bon article.